il y a un adage qui dit qu’on fait toujours
du mal à ceux qu’on aime mais il oublie
de dire qu’on aime ceux
qui nous font du mal.

KATELYN&JULIET

il y a un adage qui dit qu’on fait toujours du mal à ceux qu’on aime mais il oublie de dire qu’on aime ceux qui nous font du mal.

*I l était 15h, et je venais de finir mon service au restaurant, et je ne recommençais pas avant 19h. Face à ces quatre heures de libre, je me demande ce que je peux bien faire: je n'ai pas particulièrement envie de rentrer chez moi, en plus il fait si beau que je me dis que profiter du soleil ne serait pas une si mauvaise idée. Alors je prends la direction de la plage, où je me baladerais le long du bord de l'ocean. Ça me changera les idées, comme toujours.
Depuis quelques jours, je n'ai pas vraiment le moral: lors de mon dernier passage à l'hôpital, on m'avait dit que j'étais encore et toujours sur liste d'attente pour une greffe. Liste qui n'avance pas. Et puis mon frère m'a envoyé un mail me demandant de lui dire où je me trouvais et de rentrer au plus vite chez nous, car tous mes proches s'inquiétaient. Mais rentrer en Irlande est la dernière chose dont j'ai envie actuellement, car la pitié dans les yeux des miens me fait plus de mal qu'autre chose... Ici, personne ne sait pour mon cancer, à part le personnel médical s'occupant de moi, et ça me va parfaitement.

Alors que je passe sur le port, j'aperçois un petit garçon qui joue tout seul, courant en zig-zag entre quelques arbres. Je le reconnais immédiatement: c'est Isaac, le fils de Juliet, l'amie de Jimmy. Je ne sais que penser de cette femme: le peu que je lui ai parlé, j'ai vu en elle une personne sympathique, mais qui a vécu des choses horribles il y a peu, choses qu'elle n'arrive pas à surmonter. Je ne lui en ai jamais parlé, car je ne veux pas qu'on s'intéresse à mon propre passé, mais je sais quand même ce qu'elle a vécu grâce à Isaac. Un soir, Juliet l'avait amené à une soirée de Jimmy et ce pauvre gosse s'était rapidement retrouvé entouré d'une bande d'adulte éméchée et quelque peu droguée. Je ne me suis aperçue de cela que lorsque je suis rentrée du boulot ce soir là: légèrement choquée de voir un enfant là, seul dans son coin, sans qu'on lui porte la moindre attention, et surtout encore debout alors qu'il était presque 23h, je l'ai pris avec moi dans ma chambre. Et j'ai parlé avec lui, beaucoup plus que je ne l'aurai pensé. J'ai toujours eu une grande facilité avec les enfants. Isaac, du haut de ses six ans m'avait raconté qu'il avait perdu son père et son frère que depuis quelques mois, il passait la plupart des semaines chez ses grand-parents, et que du coup sa maman lui manquait. On  a parlé une bonne heure, moi lui racontant quelques anecdotes innocente sur ma vie en Irlande, lui me parlant de tout ce qu'il voulait. Puis il s'était endormi.
Lorsque Juliet était venue le récupérer, je n'avais rien dit, car il n'y avait rien à dire. Je ne la jugeais même pas. En fait, j'avais de la compassion pour elle.
Quand Isaac m'aperçoit alors qu'il passe entre un arbre, il s'arrête immédiatement et court vers moi en souriant. Doucement, je m'abaisse à son niveau et le serre doucement dans mes bras*

- Salut toi ! Comment ça va ?

* Il me répond vaguement avant de me désigner sa mère assise sur un banc, le regard perdu sur l'océan. Elle a l'air épuisée, ce qui ne m'étonne pas vraiment vu qu'elle a passé la plupart de la nuit à l'appart, en soirée avec Jimmy.
Je me relève et m'approche d'elle, un léger sourire aux lèvres, tandis qu'Isaac repart jouer*

- Salut Juliet

il y a un adage qui dit qu’on fait toujours
du mal à ceux qu’on aime mais il oublie
de dire qu’on aime ceux
qui nous font du mal.

KATELYN&JULIET

il y a un adage qui dit qu’on fait toujours du mal à ceux qu’on aime mais il oublie de dire qu’on aime ceux qui nous font du mal.

*Je vois Juliet sursauter lorsque je l'interpelle, ce qui me fait légèrement reculer pendant quelques secondes. Mais elle se ressaisit vite et me salue aussi gentiment que je venais de le faire. Ça me fait un peu bizarre de la voir ailleurs que dans l'appartement de Jimmy. Enfin, dans notre appartement, puisque je paye aussi une partie du loyer. Là, je ne la vois pas bourrée ou droguée comme j'en ai l'habitude, ce qui me fait un peu bizarre aussi, mais je crois que je la préfère ainsi.
Dans un hochement je réponds à sa question*

- Oui je vais bien merci, et toi ?

* Enfin aussi bien que possible. Je m'assois doucement à ses côtés puisqu'elle me fait un peu de place, puis je jette un regard à Isaac qui s'est assis face à nous dans l'herbe. Je prends une légère inspiration avant de secouer la tête à la question que vient de me poser Juliet. C'est vrai que d'avoir des invités tous les soirs pourraient me déranger, surtout que je ne les connais pas vraiment puisque j'ai débarqué il y a plus d'un mois, mais étonnamment ça n'est pas le cas. Je suis désormais habitué à leur présence, et j'ai ma petite routine: tant qu'ils ne boivent pas que des bières, et parlent de choses et d'autres, je reste, puis quand l'alcool plus dur fait son apparition, ainsi que la drogue, je finis par m'éclipser. Soit je vais me faire à manger, soit je vais m'enfermer dans ma chambre si j'ai déjà dîné. Et quand je veux dormir, je mets des boules quies, si bien que je ne les entends pas vraiment. Et parfois, je prends un somnifère, mais dans de très rare cas. Et puis, ça évitait que je sois en permanence seule avec Jimmy. Qui m'attire plus que je ne le voudrait... Je ne peux m'attacher à personne désormais. Alors pour répondre  à la question de Juliet, ça ne me dérange pas plus que ça, non*

- Non Juliet, ça ne me dérange que vous soyez toujours là, j'arrive  à faire ma petite vie à côté. Mais toi, ça ne te dérange de passer toutes des soirées avec des jeunes, à boire et autre, plutôt que d'être avec ton fils ?

* Certes, avec cette question je me mêle des affaires de la blonde, mais j'avoue avoir du mal à comprendre pourquoi elle ne préfère pas s'occuper de son petit bout de chou, qui est un vrai ange. Nous, nous ne sommes qu'une bande de jeunes plus ou moins paumés. Enfin c'est mon cas .*

il y a un adage qui dit qu’on fait toujours
du mal à ceux qu’on aime mais il oublie
de dire qu’on aime ceux
qui nous font du mal.

KATELYN&JULIET

il y a un adage qui dit qu’on fait toujours du mal à ceux qu’on aime mais il oublie de dire qu’on aime ceux qui nous font du mal.

*Je n'ai peut être pas amené la question de la meilleure des façons, mais celle-ci me trotte dans la tête depuis que j'ai parlé avec Isaac dans ma chambre. Ce petit garçon m'a fendu le cœur en me racontant son histoire, et en me disant que sa maman lui manquait, alors que moi, sa mère je la voyais quasiment tous les soirs chez moi. Je m'étais sentie coupable même. Et puis, j'ai aussi réalisé ce soir là, que bien que je la voyais quasiment quotidiennement, je ne connaissais presque rien de Juliet. À vrai dire, on ne parlait pas de nous lors des soirées, mais plus de choses futiles, ou d'anecdotes de boulot. L'une des rare chose que je savais sur cette femme, c'était qu'elle avait perdu son mari et un de ses fils dans un accident il y a quelques mois. Et cela, je l'avais appris de la bouche de son second fils lui-même, lorsqu'il avait vidé son sac dans ma chambre. Un dur à cuir ce petit gars. D'ailleurs à cette pensée, mon regard se posa sur lui quelques secondes.
Au même moment, j'entendis la réponse de Juliet à ma question et celle-ci me fit mal pour elle. Elle disait qu'elle n'était pas une bonne mère. Je suis sure que ce n'est pas le cas. Mais elle ne se sent plus capable d'élever son enfant. Je ne sais que dire et je garde le silence pendant quelques secondes. Au fond, elle est comme moi, elle ne veut pas faire souffrir les gens qu'elle aime en les gardant auprès d'elle, et c'est pour ça qu'elle a envoyé son dernier fils en vie chez ses parents. Après tout, j'ai fait à peu près pareil en fuguant d'Irlande pour qu'aucun de mes proches ne me voient dépérir puis mourir. Mais  je ne peux m'empêcher de penser que dans sa fuite en avant pour oublier, elle va aussi oublier son fils, qui aujourd'hui, malgré ce qu'elle pense, a besoin d'elle.*

- Je vois... Mais tu sais, il a besoin de toi plus que tu ne le penses …

* Je dis cela dans un murmure, ne souhaitant pas la mettre en colère ou autre, mais je pense qu'elle doit le savoir, surtout que c'est Isaac lui même qu'il m'en avait parlé. *

- Mais ce ne sont pas mes affaires... Excuse-moi de ma question...

* Mes excuses sont sincères. Parfois je suis un peu trop curieuse, alors que je déteste qu'on soit curieux envers moi. *

il y a un adage qui dit qu’on fait toujours
du mal à ceux qu’on aime mais il oublie
de dire qu’on aime ceux
qui nous font du mal.

KATELYN&JULIET

il y a un adage qui dit qu’on fait toujours du mal à ceux qu’on aime mais il oublie de dire qu’on aime ceux qui nous font du mal.

*Juliet sait que son fils a besoin d'elle, elle vient de me le dire. Mais elle n'y arrive pas, je le vois bien. Sûrement parce que elle aussi a besoin qu'on l'aide, bien qu'elle dise ne pas le souhaiter. mon regard s'attarde quelques secondes sur elle, avant de retomber sur Isaac qui joue toujours un peu à l'écart de nous.
C'est alors que la blonde reprend la parole. Et en l'entendant, je suis surprise, je ne m'attendais pas à ce qu'elle me remercie vraiment. Après tout je n'ai rien fait de grandiose, j'ai juste pris le petit avec moi pour le coucher, rien de plus. Enfin pour moi ce n'est pas quelque chose de particulièrement spectaculaire*

- De rien. C'était un plaisir de passer du temps avec lui, et je crois que ça lui a fait du bien.

* Je dis cela d'une voix douce et calme, les yeux à nouveau poser sur Isaac. En tout cas, c'était vrai, passer cette petite heure avec lui avait été un réel plaisir pour moi, et ça m'avait rappelé mes soirées avec ma nièce de 8 ans, la fille de Jonah, mon grand frère. Ce qu'elle pouvait me manquer... Elle a le don de toujours me faire rire, même quand ça n'allait pas. Raah, je ne devais pas penser à elle, ça me faisait trop de mal...
C'est la voix tremblante de Juliet qui me sortit de mes pensées. Elle me disait que j'aurai pu appeler les services sociaux, je ne peux m'empêcher de passer une main amicale dans son dos. Je n'aurais jamais fait cela, car une fois les enfants dans les rouages des services sociaux, la vie devenait un enfer en général pour eux.*

- Je ne l'aurais jamais fait Juliet, je ne suis pas comme ça. Mais j'avoue que durant une fraction seconde, lorsque je suis entrée dans le salon où vous étiez tous saouls, cette idée m'a traversé l'esprit. Mais ton fils est important pour toi, et te l'enlever ne ferait que t'enfoncer un peu plus.

il y a un adage qui dit qu’on fait toujours
du mal à ceux qu’on aime mais il oublie
de dire qu’on aime ceux
qui nous font du mal.

KATELYN&JULIET

il y a un adage qui dit qu’on fait toujours du mal à ceux qu’on aime mais il oublie de dire qu’on aime ceux qui nous font du mal.

*Je n'ose pas regarder Juliet et je n'ose rien ajouter de plus. Pour elle, c'est son moyen de décompresser, alors que pour moi, je n'y vois qu'un moyen de s'enfoncer un peu plus. Mais je ne dis rien, car j'ai l'impression de parler comme un psy, et pourtant, je n'en suis pas un. Ou bien comme quelqu'un aimant sermoner les autres, ce qui n'est pas le cas. Mais la voir se bousiller la santé tous les soirs ou presque chez moi me rend folle, surtout en sachant qu'elle a un gamin qui peut l'attendre chez elle le lendemain.  Mais on fait face à nos épreuves chacun à notre manière.
Je jette un dernier regard à Isaac qui s'est arrêté de jouer pour nous regarder sa mère et moi. En souriant, je lui fait un petit signe de la main, signe qu'il me renvoit avec un grand sourire*

- Si tu le sais, je ne peux que te conseiller qu'une seule chose: cherches-en une autre de solution, surtout pour Isaac. Mieux vaut profiter à fond de la vie tant que l'on en a encore le temps. Et crois moi, le temps est une chose rare. J'en sais quelque chose ...

* La fin de ma phrase n'est qu'un murmure, comme si je ne la disais que pour moi même. Je passe une main dans mes cheveux avant de me tourner vers Juliet, essayant de sourire doucement*

- Je crois que je ne vais pas t'embêter plus longtemps.

il y a un adage qui dit qu’on fait toujours
du mal à ceux qu’on aime mais il oublie
de dire qu’on aime ceux
qui nous font du mal.

KATELYN&JULIET