Oliver & Anna
	I'll always be crying over you
Courir, courir encore. C’était mon quotidien, j’adorais ça, mais j’avais besoin d’une pause. Je me posais beaucoup de question sur mon avenir … Quelle spécialité allais-je choisir ? Je commençais à stresser un peu, en effet, mes camarades savaient tous plus ou moins ce qu’ils allaient choisir. Il me restait deux ans, mais finalement je savais que cela allait passer très vite. Mon père de son côté, ne me conseillait rien en particulier, je le savais stressé, car lui aussi trouvais cela un peu étrange que je ne me sois toujours pas fixé sur une spécialité. Après une opération particulièrement rude, j’avais une petite pause. J’avais vu Jezabel le midi même. Je décidais donc de me rendre en salle de repos pour faire une sieste de vingt minutes, j’irais ensuite étudier jusqu’à ce qu’on me bipe à nouveau pour assister ou regarder une intervention. Je me dirigeais vers l’ascenseur, il y avait de la queue, j’étais au premier et il était au sixième. Je décidais donc d’emprunter les escaliers. Personne ne le faisait, personne sauf moi, petite impatiente que j’étais. Je me hâtais de monter les marches, je devais me rendre au troisième. Je me pressais, j’étais un peu fatigué pour tout dire, mais j’en profitais surtout, car ces moments étaient rares. De plus, j’avais enchainé pas de mal de gardes, de jour, de nuit. Je ne ressentais pas la fatigue, mais mon corps me suppliait de faire une pause. Je continuais ma montée, lorsque j’aperçus le docteur North. Je n’étais pas spécialement proche de lui, cependant, il voyait en moi un gros potentiel et avait toujours envie de me convertir à la neurologie. Qui était l’une des options en tête de mon classement, mais je le sentais pressant. Cela aurait pu me flatter, mais finalement, ça me mettais plus la pression qu’autre chose. Je passais à côté de lui, en lui lançant un bref bonjour. Cependant, en passant à côté de lui, je pu lire la détresse dans son regard, n’écoutant que mon empathie légendaire, je soufflais doucement. Tant pis pour ma sieste. Docteur North, vous allez bien ? Je lui jetais un regard inquiet vers lui, mais sincère.

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	Oliver & Anna
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J’avais toujours tendance à me mettre dans des situations impossibles. Vue la mine déconfite du docteur North, je ne pouvais me résoudre à continuer de grimper les marches de l’escalier, en ignorant la détresse de l’homme. Non, ça ne faisait pas partie de ma nature et même si on me reprenait souvent là-dessus, je n’étais pas d’accord, ce n’était pas un défaut que d’avoir de l’empathie. Puisque cela ne m’affectait pas non plus. Simplement, j’avais toujours une oreille attentive, pour ceux qui en avait besoin. Protéger les plus faibles. Voilà l’éducation que m’avait inculqué mes parents. Oliver, m’indiqua qu’il ne m’avait pas remarqué au départ. Non sans blague ? Il faisait comme il faisait toujours après une opération délicate, il parlait doucement, lentement, limite dans sa barbe et je du tendre l’oreille pour comprendre ce qu’il tentait de me dire. Il, me disait qu’il se sentait mal dans son travail. Je m’installais à ses côtés, et l’écouta tout en le regardant. Il avait dû perdre son patient et du coup il se remettait en question, la médecine aussi. Monsieur, vous savez qu’on fait un métier merveilleux, malheureusement la médecine à ses limites et on ne peut pas gagner à tous les coups. Je lui adressais un sourire. Je n’étais qu’interne, mais j’essayais de trouver les mots pour le soutenir. Après tout, nous étions dans le même bateau et moi aussi il m’arrivait de craquer après une opération. Surtout lorsqu’elle était lourde et au final que c’était un échec. On est comme des supers sportifs, on reste debout pendant des heures, on se concentre, on s’entraine, et puis ça passe ou pas. C’est toujours très éprouvant, peu importe l’issue de l’opération. Ne vous inquiétez pas, j’ai tout mon temps. Je sortis de ma poche, une pomme que j’avais acheté à l’heure du déjeuner et la proposa à Oliver. Mangez, ça vous fera du bien. A nouveau, je lui adressais un sourire réconfortant.

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Oliver North a écrit:

Oliver

ft. Libre

Crying

La mine des mauvais jours était inscrite sur son visage. Il n’aimait tout simplement pas se sentir comme, sentir l’échec. Il était comme ça et ce qui frappait surtout, c’est que ce n’était pas la perte d’un patient qui l’affectait, mais beaucoup plus son incapacité à sauver le patient. C’était son échec personnel et malgré qu’il le désirait ardemment, il savait qu’il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. « - Vous ne savez pas de quoi vous parlez, vous êtes encore une interne, des étoiles dans les yeux quand on vous propose ne serait-ce que d’assister à un opération … » Il s’arrêtait net. Il voyait bien qu’il s’acharnait contre elle, alors qu’elle n’avait rien fait d’autre que d’être sympathique avec lui, mais sur le moment, c’était sa façon de penser et il serait difficile de lui faire changer d’avis : « - Ce que je veux dire, c’est que je suis fatigué de toujours devoir annoncer la mort de quelqu’un. Savez vous qu’en neurochirurgie, la moyenne de patients sauvés n’est que de 30 % dans notre pays ? » Les chiffres, lui l’homme de la rationalité, celui qui ne répondait jamais par les sentiments surtout en ce qui concerne son travail, ce chiffre fatidique, qui dans un autre service de chirurgie serait considéré comme calamiteux. Lorsqu’elle lui proposa gentiment une pomme, Oliver ne pu se résoudre à la saisir. Sa colère envers lui-même l’empêchait d’accepter un tel présent : « - Non merci … Je ne suis pas vraiment d’humeur à croquer une pomme à pleine dent ! » Petit trait d’esprit de la part du neurochirurgien. Par sa seule présence, cette interne était arrivée à le calmer un peu, chose qui d’ordinaire était très difficile : « - Vous êtes vous déjà penchée sur la spécialité que vous voudriez prendre ? Je veux dire, la majeure partie des internes savent déjà quel service ils veulent intégrer plus  tard … » Elle l’intriguait quelque peu et il voulait apprendre à la connaître, lui qui ne la connaissait pas vraiment si ce n’est de nom.

roy orbison ❧ I was all right for a while I could smile for a while

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	Oliver & Anna
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Avec mon sourire en toute circonstance, j’avais conscience de l’effet que je pouvais produire. En réalité deux, soit les gens pensaient que je me moquais d’eux, mais c’était extrêmement rare, soit j’arrivais à les calmer. Mais avec le docteur North, je savais que c’était une tout autre histoire. Il y avait pas mal d’histoires sur lui, sur ses discours incohérent à la sortie du bloc, et sur le fait qu’il était un peu étrange. Mais moi, il me touchait, de toute manière tout le monde avait tendance à me toucher. C’était donc tout naturel pour moi de faire une pause pour prendre le temps de discuter avec le docteur North et de ne pas écouter la petite voix dans ma tête qui m’hurlait d’aller dormir en salle de repos. Annabell adressa un sourire à Oliver. Oui mais pas 30% ce n’est pas 0. Et c’est en réalité très positif, c’est que nous avons encore une grande marche de progrès et ça c’est fabuleux. Si vous étiez une machine et que tout était facile, vous ne seriez pas aussi passionné par votre métier. Monsieur, excusez-moi, mais vous n’êtes pas dieu. Les échecs arrivent, mais il ne faut pas se laisser abattre au contraire, il faut se relever et continuer de travailler pour augmenter ce pourcentage. Ma sœur me disait toujours que j’avais une joie de vivre naturelle et mon père adorait mon côté positif et optimiste. Je savais bien que mon speech ne changerait pas beaucoup l’état d’esprit d’Oliver, mais j’essayais de dédramatiser la situation, tout simplement lui redonner un peu de courage et d’espoir. Il refusa la pomme que je fourrais dans ma blouse, je pourrais la manger plus tard. Il enchaina sur la spécialité qu’elle voulait choisir. Tout le monde lui demandait, mais elle ne le savait toujours pas. Son cœur lui criait la cardiologie et sa tête la neurologie. La cardiologie car il y avait Ethan et qu’il lui avait fait découvrir sa spécialité, elle avait passé la majeure partie de ses deux années d’internat dans son service. Mais elle ça a toujours été la neurologie. Elle ne savait plus très bien où elle en était, d’autant plus que la traumatologie commençait à lui plaire sérieusement aussi. J’hésite encore, je sais que je suis l’une des dernières à ne pas encore avoir choisi, mais je préfère prendre le temps de bien choisir ma spécialité. Etant major de ma promo, je savais que je n’aurai aucun mal à avoir mon premier choix de spécialité, mais c’était un choix trop déterminant pour le reste de ma vie, et je ne voulais pas prendre de décision trop hâtive non plus. Comment avez-vous su que c’était la neurologie qui était fait pour vous ? Peut-être qu’avec sa réponse, je pourrais y voir plus clair ? Je l’espérais de tout cœur en tout cas.

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