Si je veux être complétement sincère avec vous, je dois vous dire que Zachariah me fait peur. En un claquement de doigt, il peut me dégager et sans même s'en rendre compte, il donnerait ma fille à mes beaux parents mais cela il s'en moque. Il se moque de tout ce qui ne le touche pas. Ce matin j'avais reçu un texto de la part de Zachariah, je n'aimais pas cela. Un lieu. Une heure. C'est tout ce qui était écrit. Je ne savais pas à quoi m'attendre. La dernière fois qu'il m'avait demandé de passer chez lui, j'avais eu le droit au savon de ma vie pour avoir refuser de me faire frapper par un client. Mais depuis, j'ai retenue la leçon. Quitte à être et à se sentir comme une moins que rien, je n'étais plus à ça près. Pourtant, je sais que je suis différente des autres filles, enfin de la plupart d'entre elles. Je les croisent parfois, elles me regardent comme-ci je n'avais rien à faire là, comme-ci je n'étais qu'une pique assiette. Avec le temps, j'avais appris à répondre à leurs regards, à les ignorer. Mais au départ, c'était bien différent. J'étais beaucoup plus fragile, ça plaisait aux clients, ils aiment la fragilité. Ils n'ont pas compris que ce notre fragilité nous tuait plus qu'elles nous aidaient ou alors, ils s'en moquent. Ils veulent passer un bon quart d'heure, rien de plus. Quoique certains clients avaient leurs préférences, ils ne sont pas là juste pour leur petite affaire, ils ont des attentions plus personnels. Ils nous offrent des cadeaux, c'est peut-être pour cela que je suis convoqué chez Zachariah ? Après avoir déposé Maya à la crèche, je me retrouve devant sa porte et à l'heure exacte demandée, j'ose enfin déposer mon poing contre la porte.

©clever love.

one day in the wrong place

CAÏA&ZACHARIAH

Depuis le moment où j'étais monté dans ma vieille voiture pour rejoindre la villa de Zachariah, j'avais cette boule dans mon ventre. Cette horrible boule qui ne faisait que grossir et qui me coupait presque le souffle à certains moments.. Je me souviens d'une époque où je ne stressais presque jamais. D'une époque où la vie était belle et douce, je ressentais le manque de mon homme mais je savais qu'il reviendrait. Plus aujourd'hui, plus maintenant, cette boule était gravée dans mon estomac et grossissait à volonté régulièrement. Pour tout et pour rien. Je stressais quand j'allais aux courriers, par peur de voir une facture. Je stressais quand je sortais de chez moi, j'avais peur de croiser un client. En parlant de cela, je stressais quand j'allais rejoindre des clients, enfin les nouveaux clients. J'avais toujours peur de leur demande. J'avais peur de la violence aussi. Certains clients étaient beaucoup trop violent à mon goût. C'était peut-être pour cela que j'avais été convoqué par Zachariah. J'avais récemment refusé à un client l'un de ses délires, enfin l'histoire remontait à plus d'une semaine et le client n'avait pas l'air véxé en partant. Soudain la porte s'ouvre et me sort de ses pensées brutalement. Je lui souriais en baissant le regard à son compliment. Je sais que ça ne ressemble en rien à un compliment mais de la part de Zachariah, je peux vous jurer que ça en est un. Je le suivais, silencieuse jusqu'à ce que nous arrivions dans un bureau que je suppose être le sien. Un bureau magnifique. Suite à son invitation, je m'installe sur l'un des fauteuils en face de lui. Je le regardais pour lui répondre, question de politesse. Lui offrant un simple sourire, mais un sourire franc. « Je veux bien un verre d'eau, s'il vous plait » Je ne savais jamais si je devais le vouvoyer ou le tutoyer alors par sécurité, je le vouvoyais à chaque fois que nous nous voyons. Hésitante quelques secondes, je fini par prendre ma décision et par me lancer. « J'ai fais une bêtise ? »

©clever love.

one day in the wrong place

CAÏA&ZACHARIAH

Je le remercie en prenant la bouteille qu'il me tendait. J'avais été assez gênée d'avouer que j'avais soif. C'était étrange mais je me sentais mal à l'aise quand il fallait lui demander quelques choses, même une simple bouteille d'eau. Pourquoi, j'étais tellement stréssé avant ce rendez-vous que je m'étais laissée dessécher. La vérité, c'est que j'aurais pu boire n'importe quoi pour oublier ma vie, mais je n'étais toujours promis de ne pas laisser l'alcool prendre le dessus sur ma vie. Je n'ai jamais été alcoolique mais je sais très bien que je pourrais prendre goût à l'idée d'oublier tout cela et je n'ai vraiment pas besoin d'un problème en plus. Je n'aimais pas me sentir aussi mal, alors j'avais décidé de poser la question qui me brulait les lèvres sans avouer que j'étais consciente que refuser un plaisir à un client pouvait m'attirer des problèmes. Mais tant pis, j'avais des valeurs, j'essayais de garder un minimum de ses valeurs, celle que je pouvais. Même si ma vie d'aujourd'hui prouvait que mes parents avaient toujours eu raison à mon sujet ..Je suis une trainée. La réaction de Zachariah me fit comprendre que j'avais tort puis rapidement il m'expliquais la situation. J'étais ici pour du travail, pas exactement le même que d'habitude. Je l'écoutais me parler de la situation. Un prince ? Etranger en plus de cela .. Je ne suis pas la femme qu'on appelle pour ce genre de chose. Je n'ai jamais travaillée pour des clients étrangers jusqu'à présent, ni même vingt-quatre heures non stop. Jouer les escorts girls, le temps d'une soirée, ça je l'ai déjà fait, régulièrement même mais être une journée et une nuit complète avec un homme, en plus ici. Les risques de croiser des gens que je connaissais était important. Et puis, il y a Maya. Passe vingt-quatre heures loin d'elle, c'est énorme. Depuis le décès de Jimmy, je ne l'ai jamais laissé autant de temps. Et si elle avait une crise ? Et si il y avait un problème ? Est-ce que je pouvais me permettre de prendre un tel risque ? Je ne disais rien, je l'écoutais tout en me perdant dans mes pensées. Payer double, ce n'est pas négligeable dans ma vie. La nourrice aussi. « Je dois répondre tout de suite ? » Je me mordillais la lèvre en le regardant avant de me permettre une confidence. « C'est tentant et je sais que la vie privée ne doit influencer le travail que je te dois, mais j'ai besoin de savoir, si ma fille à un problème, il se passe quoi ? » Je baissais le regard avant de reprendre. « Ce n'est pas une enfant classique, je vous ai dit que j'avais besoin d'argent en arrivant ici mais je ne vous ai pas dit pourquoi. Elle a une mucovisidose, je ne peux pas accepter si je ne reste pas informé de son état de santé .. je suis désolé. » Je restais le regard baisser, gêné d'avoir dû lui avouer cela.

©clever love.

one day in the wrong place

CAÏA&ZACHARIAH

Zach est un homme étrange. Un homme mystérieux. Je me demande souvent si c'est un vrai méchant, si il n'a vraiment pas de coeur ou est-ce que une mascarade ? Je ne sais pas. Je suppose que je ne le saurais jamais. Il est froid et distant avec nous, avec les autres filles aussi. Enfin, c'est ce  qu'elles disent toutes, sauf Alice. C'est elle qui me fait croire qu'il n'est peut-être pas comme tout le monde le pense. Une chose est sûre, nous sommes sa marchandise. Il nous sélectionne, il nous teste avant de nous vendre à des clients. Il ne pose pas de questions supplémentaires. Qui sommes-nous ? D'où venons-nous ? Quel vie avons-nous ? Trop de détails sans importance sûrement. Il est bien plus intéressé par les kilos que nous pouvons prendre que par notre vie. Tant qu'on est jolies, il nous gardent mais il faut aussi ne pas être trop chiante, trop capricieuse ou avec trop de caractère. Je ne pense pas qu'il soit le type de personne qui aime les affront. Avec moi, il est tranquille. Depuis que je travaille pour lui, je ne sais pas lui dire non. Je n'ai jamais refusé le moindre client même les plus répugnants que j'ai pu voir. Je n'ai jamais posé de problème, enfin sauf mon blocage des premières fois qui m'avait valu une grosse dispute. Là, il me proposait un prince, sûrement le meilleur client que je vais avoir mais j'allais devoir m'absenter de la maison longtemps. Et il y a Maya. J'hésitais. Vraiment. Puis je pensais à l'échéance qui arrivait pour payer l'hôpital. Je regardais le sol avant de lever le regard vers lui. « c'est d'accord. J'accepte. » Je pris une inspiration avant de reprendre. « Il y a des conditions particulières ? Des choses que je dois prévoir ? Des choses à savoir ? »

©clever love.